Vous voulez savoir ce qui est déterminant pour la santé et la pérennité d’une entreprise : la bonne gouvernance ! Elle vous apporte une vision globale de son fonctionnement et assure la meilleure mise en œuvre possible de votre stratégie entrepreneuriale. Opter pour une gouvernance de qualité consiste à placer les meilleurs profils à la tête d’une société, soit une diversité de personnalités avec des compétences et expériences complémentaires à même de résoudre ensemble des problèmes complexes et de prendre les meilleures décisions pour garantir l’avenir et le développement de votre société. Pour vos clients, vos fournisseurs et partenaires, pour ses propriétaires et collaborateurs, comme pour d’éventuels investisseurs lorsque le besoin s’en ferait sentir.

 

Ne jamais attendre une crise !

Pour trop de dirigeants encore – j’en sais quelque chose puisque j’accompagne régulièrement des patrons de PME dans la sélection des profils les plus adéquats à la tête de leur entreprise – la question de la qualité de la gouvernance vient hélas sur la table lorsque survient une crise majeure entraînant souvent des divergences de vue ou une grave perte de confiance. Une multitude de menaces sont aussi critiques pour une entreprise, a fortiori pour les PME, comme les litiges, les problèmes de trésorerie, le besoin urgent d’investissements pour renouveler l’outil de travail, une forte érosion de clientèle ou le constat d’un modèle d’affaires devenu obsolète. Croyez-moi, la liste des dangers est loin d’être exhaustive, alors mieux vaut prévenir que guérir !

Tous concernés

Pour résumer, la gouvernance est un système qui définit comment une entreprise est dirigée, gérée et contrôlée. Si vous êtes à la tête d’une institution, fondation ou administration, qu’elle soit privée, semi-publique ou publique, vous êtes aussi appelés à veiller à la qualité de votre gouvernance et de votre organisation car nous sommes entrés dans l’ère de la transparence. Lorsqu’ils sont médiatisés, les problèmes de gouvernance marquent les esprits du grand public et de graves dégâts d’image peuvent en résulter. Il est ensuite très difficile de restaurer la confiance, cela peut parfois prendre des années, et même les représentants de nos autorités politiques et des régies fédérales en savent quelque chose.

De la cooptation à la gouvernance

Comme j’interviens aussi régulièrement comme conférencière lors d’événements ou séminaires réunissant des dirigeants, patrons ou actionnaires d’entreprises, je constate que la gouvernance d’entreprise a beaucoup évolué depuis l’introduction, en 2002, des « bonnes pratiques pour le gouvernement d’entreprise » dans la législation suisse. Nous sommes passés d’un système de cooptation à la haute gouvernance qui comprend le monitoring de la performance, la supervision de la direction, la fixation des objectifs financiers et commerciaux, l’élaboration de la stratégie, la gestion et la prévention des risques – notamment en matière d’image et de réputation, mais aussi de cybersécurité – ainsi que le contrôle financier. Un point très positif à mes yeux, la haute gouvernance a pleinement intégré les méthodes de recrutement et d’analyse de fonctionnement d’équipe, telles que les techniques d’assessment, pour évaluer les compétences collectives de l’entreprise, tant au niveau de la direction que du conseil d’administration.

Place au facteur humain

A l’évidence, les enjeux sont fort différents entre une multinationale cotée en bourse et une start-up ou une jeune pousse. La bonne gouvernance que j’évoque aujourd’hui avec vous qui me lisez tient compte de la taille, de la forme juridique, de l’organisation, du secteur d’activité et de la culture d’entreprise. Les PME ont généralement besoin d’une gouvernance simple et modulable qui accorde une large place au facteur humain si déterminant dans la création, la détention du capital et la gestion de l’entreprise, voire même de sa transmission future. Le recrutement des bons profils d’administrateurs, du bon président, tout comme d’un ou de plusieurs membres de l’équipe de direction, est crucial pour pérenniser l’activité de la société, surtout pour les PME.

Un recrutement réussi apporte du ROI

La compréhension fine des enjeux de l’actionnaire et de la vocation de l’entreprise est clé pour réussir tout recrutement d’administrateur ou de membre de direction. Pour déterminer s’il faudrait plutôt recruter un médiateur, un catalyseur, un vigile ou un éclaireur, il faut d’abord clarifier les buts à atteindre : quels sont les objectifs attendus, à court et moyen terme ? Quelles sont les expertises complémentaires recherchées ? Quelles seront les priorités à mettre en œuvre ? Comment s’entourer à la fois de gestionnaires et de visionnaires ?  Quelles expériences seraient bénéfiques, de quels domaines d’activités, pour surmonter la complexité actuelle ? Quelles caractéristiques pour faire preuve d’agilité face à l’accélération des changements ? Quels sont les comportements souhaités ? Comment améliorer la parité entre hommes et femmes ? Comment obtenir une diversité générationnelle et de mixité culturelle ?

Que faut-il évaluer ?

Il est judicieux de procéder à un audit régulier pour jauger sa haute gouvernance. L’évaluation du fonctionnement d’un conseil d’administration porte sur 7 aspects : 1) le leadership, 2) le fonctionnement, 3) la structure, 4) l’intégrité et la pertinence de l’information financière, 5) la gestion des risques, 6) la stratégie de l’organisation ainsi que 7) les compétences et l’expertise. Tout administrateur devrait à la fois être un conseiller, avoir la connaissance, disposer des compétences attendues, savoir se remettre en question, avoir le bon comportement et inspirer la confiance. A l’aide d’un dispositif d’outils personnalisés comprenant tant des entretiens, des tests psychométriques, des questionnaires, des études de cas, des mises en situation et encore des réflexions sur sa propre performance, l’intégration d’un nouveau membre au sein du conseil d’administration sera facilitée grâce à un éclairage objectif et externe à l’aide d’une démarche d’assessment individuel.

Miser sur le bon élément

On ne juge pas les capacités d’un poisson à grimper aux arbres, ni d’un singe à respirer sous l’eau, ce n’est pas de moi, mais d’Einstein ! On ne le dira jamais assez, nos talents sont uniques, personnels et singuliers : il n’y a pas de bon ou de mauvais profil, mais le bon élément à recruter dans un environnement donné, dans une situation précise et compte tenu des enjeux à relever. Et surtout de sa capacité à interagir avec les autres personnalités d’un conseil d’administration qui est avant tout une équipe dont le fonctionnement repose sur la confiance. Dans une PME, le bon élément est doté d’un sens critique constructif, d’esprit d’analyse et du sens de l’innovation. Dans son ensemble, le conseil d’administration devrait posséder les compétences nécessaires et le même savoir que la direction exécutive, de manière à ce que les fonctions de direction et de contrôle soient exercées efficacement. Et comprendre la présence d’au moins une femme !

En conclusion, vous l’aurez compris, la question n’est pas de savoir s’il faut mettre en place des bonnes pratiques de gouvernance dans une PME, mais comment le faire de manière pragmatique pour gagner en performance. Aucun domaine n’échappe à la nécessité de la bonne gouvernance. Veillez à la meilleure complémentarité et mixité possible pour assurer la haute gouvernance de votre entreprise.

Birgit Samson

Directrice et Consultante senior

Oasys Consultants