Télétravail, présence alternée au bureau, distanciation sociale : deux ans de pandémie ont totalement affaibli les dynamiques collectives au travail. Or celles-ci sont cruciales pour créer de la valeur. Comment retrouver cet élan ?

Voilà quelques mois que, bon an mal an, les collaborateurs retrouvent le chemin du bureau. Pour certains, c’est un soulagement. Mais pour beaucoup d’autres, c’est moins évident. Avec le home office, ils avaient trouvé un nouvel équilibre de vie. Devoir fréquenter des collègues toute la journée s’avère parfois pénible. C’est un fait : être sur le même lieu que son équipe n’est pas vécu par tout le monde comme une richesse. D’autant plus que depuis deux ans, le fonctionnement des entreprises a d’abord été de la gestion de crise. Soit pouvoir permettre à chacune et chacun de travailler à distance et en sécurité, et maintenir la continuité de l’activité.

Le collectif, une richesse pour l’entreprise

Ce contexte, axé sur l’isolement et le bien-être individuel, a contribué à faire perdre de vue l’importance et la valeur ajoutée du travail d’équipe. Celle-ci est en effet plus que la somme des individus : elle possède sa dynamique propre, qui apporte une plus-value à toute organisation. Sans un collectif structuré, solide et axé sur un objectif commun, chaque élément ne peut donner le meilleur de lui-même. Le club du Paris Saint-Germain est un exemple parlant. Il concentre des étoiles du football, mais son potentiel est inachevé parce que chacun de ces brillants individus n’est pas totalement inclus dans un fonctionnement de groupe. Car mettre chaque force individuelle au service du collectif ne va pas de soi. Cela se travaille. Les All Blacks, légendaire équipe de rugby néo-zélandaise, ont fait partie de ceux qui ont dû sérieusement y réfléchir. Alors qu’ils traversaient une mauvaise passe au début des années 2000, il leur a fallu repartir de zéro, remettre à plat toute leur stratégie et réfléchir à leurs liens collectifs. La première décision de ces élites du sport mondial? Passer du temps ensemble. De leur réflexion et discussions a abouti une décision fondamentale, celle de mettre le potentiel de chaque membre au service du collectif.

Vivre ensemble et se comprendre

En entreprise, reconstruire un collectif qui dépasse la simple somme des individus s’initie par cette simple étape : partager des moments communs. Envie de transformer votre team en une équipe constructive ? La toute première chose à faire est de se réunir et vivre des temps forts. Bienvenue aux idées de team building et autres sorties expérientielles : activités créatives, de construction ou encore sportives ! Se côtoyer toute une journée, c’est construire un vécu commun, partager des références, des souvenirs mémorables, des tranches de vie inoubliables. Quelle que soit l’activité envisagée, il vous faudra privilégier celle qui crée des liens, amène à vivre quelque chose de différent ensemble. Chez Oasys, nous apprécions ces temps car ils permettent d’analyser le fonctionnement et les modes de communication de chacune et chacun, seul puis dans le groupe, et donc comprendre ce qui peut être amélioré. Observer la simple préparation collective d’un apéro s’avère par exemple très instructif !

Les enjeux : faire face aux mutations perpétuelles

Ce travail sur le collectif n’a pas uniquement pour but de renouer des liens, créer une ambiance de travail agréable, ou une efficacité plus grande au quotidien. Il permet aussi et surtout d’ancrer une culture d’entreprise avec des valeurs, et de s’outiller pour les changements, parfois brutaux. En effet, de la crise de 2008 à l’Ukraine en passant par la pandémie ou la crise climatique, notre époque est caractérisée par les séismes à répétition. Pour n’importe quel acteur économique, opérer dans ce contexte suppose de devoir développer ses capacités de résilience. La stabilité est de courte durée. Le changement est la norme. Et plus une équipe arrive à s’adapter à ces changements perpétuels, voire à les anticiper, plus elle est gagnante. Cela demande pour chaque équipe de réaliser un travail de fond sur trois aspects : la connaissance de soi de chaque individu. Le contexte dans lequel elle opère (l’entreprise, les collègues). Et les ressources sur lesquelles elle peut s’appuyer. Plus une équipe est consciente de ses forces, de ses richesses, de ses limites, mieux elle est capable de faire face aux imprévus. Cela ne signifie pas qu’elle ne vivra pas de choc. Mais ces imprévus seront mieux absorbés, moins dévastateurs et plus rapidement surmontés lorsqu’ils seront traversés par une équipe unie et forte. Un outil concret ? Le référentiel des compétences : cet outil, simple à mettre en place, consiste à lister (donc verbaliser) les compétences connues et reconnues des membres de l’équipe. Des forces sur lesquelles tout le monde pourra s’appuyer en cas de besoin. Et une manière pour les personnes qui assument ces qualités et/ou connaissances de se sentir valorisées…Et d’affiner toujours davantage leur savoir-faire.

Le rôle clé du manager

Pour constituer l’équipe, la mobiliser dans différentes situations, lui faire prendre conscience de ses forces, l’interlocuteur-clé reste le manager. Son rôle est fondamental parce que c’est lui qui est garant de la vision ‘méta’. Il fixe les objectifs, certes. Mais surtout, il donne du sens à toute la mission. Ce sens est fondamental. C’est ce qui permet in fine à chacun et chacune de saisir son rôle dans l’ensemble de l’édifice. Et donc de comprendre ce que les autres attendent. Lorsqu’on prend conscience que son travail n’est pas simplement une manière de se développer soi, mais une ressource précieuse pour d’autres, on s’engage avec une motivation fondamentalement différente.